J’’aurais pu commencer par « A noir, E blanc, I rouge », mais je crois qu’’Arthur a eu l’’idée bien avant moi. J’’ai toujours aimé jouer avec les mots, les langues et les couleurs. Jouer. Car il s’’agit bien de cela. Jouer. Comment imaginer ce métier merveilleux sans le plaisir du jeu ! Jouer avec les couleurs, les formes, les matières, les volumes, la lumière. Oui, bien entendu qui vit vitrail, vit lumière. Pour cette raison, j’’emploie des verres opalescents qui, mariés à des verres transparents, donnent au vitrail un effet de relief qui est absent d’un vitrail transparent.

Imaginez mon atelier et, partout autour, des plaques de verre coloré, des vitraux d’élèves en cours de réalisation, des morceaux précieux ou des ratés.… On ne gagne pas à tous les coups…. Aux murs, quelques tableaux, quelques plaisirs (dessins, calligraphie), et, dans l’’air, la musique, toujours.

C’’est là que je transmets mon plaisir, ma passion du verre avec modestie à des élèves curieux de se familiariser avec une technique vieille de plusieurs siècles que les détenteurs transmettent avec tellement de parcimonie… C’’est là aussi que je reçois mes visiteurs avec un bon café.

On attend d’’un vitrailliste qu’’il soit un vieux monsieur à cheveux blancs… J’’essaie de faire de ma sensibilité féminine un plus au service de mes clients, alliée à une pincée de psychologie, pour leur proposer une décoration d’’intérieur qui corresponde exactement à leur attente. Un vitrail, c’’est un tableau réalisé à plusieurs mains, pour qu’’une fois installé chez soi, on puisse y laisser vagabonder son regard.